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Les Femmes au Mali Brisent les Stéréotypes dans les Métiers Non Traditionnels

Pendant des décennies, certaines professions ont été perçues comme exclusivement masculines au Mali. Pourtant, de plus en plus de femmes investissent ces secteurs, remettant en cause les stéréotypes de genre et ouvrant la voie à une société plus égalitaire. Si leur parcours reste semé d'embûches, leur réussite démontre que les compétences ne dépendent ni du genre ni des traditions, mais de la détermination et du talent.


Les Femmes au Mali Brisent les Stéréotypes dans les Métiers Non Traditionnels


Un combat contre les stéréotypes bien ancrés

Les femmes maliennes qui s’aventurent dans des domaines historiquement dominés par les hommes qu’il s’agisse de la technologie, de la mécanique, du bâtiment ou encore de la gestion d’entreprise se heurtent souvent à une résistance sociale et professionnelle.

Selon une étude menée par l’Organisation Internationale du Travail (OIT) en 2022, moins de 15 % des postes techniques et numériques en Afrique de l’Ouest sont occupés par des femmes (NDLR).

Le manque de modèles féminins dans ces secteurs et les préjugés persistants constituent des freins majeurs.

« Quand une femme choisit une profession dite non traditionnelle, elle doit constamment prouver qu’elle est à la hauteur, alors qu’un homme, lui, est d’emblée perçu comme légitime », explique Mariam Traoré, sociologue spécialisée dans les questions de genre.

 

Saran Sidibé, entrepreneure dans le digital : un parcours exemplaire



Parmi ces pionnières, Saran Sidibé s’est imposée dans le domaine du digital, un secteur encore largement dominé par les hommes au Mali.

Fondatrice de Digital Addict, elle accompagne les entreprises dans la mise en place de stratégies digitales adaptées aux nouvelles dynamiques du marché.

« J’ai souvent été confrontée au scepticisme, surtout en début de carrière. Certains clients préféraient s’adresser à des hommes, pensant qu’ils étaient plus compétents en matière de technologies. Mais au lieu de me laisser décourager, j’ai misé sur l’excellence et la visibilité », raconte-t-elle.

L’un des défis majeurs pour les femmes qui évoluent dans ces secteurs est le sentiment d’illégitimité.

« J’ai dû apprendre à dépasser mes propres doutes et à m’imposer. Cela passe par la formation continue, mais aussi par la constitution d’un réseau de soutien », souligne-t-elle.

Les stratégies pour surmonter les obstacles

Face aux barrières culturelles et professionnelles, plusieurs stratégies permettent aux femmes de s’affirmer dans des métiers non traditionnels :

La formation et la montée en compétences : L'accès à des formations techniques et digitales est essentiel pour renforcer l'expertise des femmes et accroître leur compétitivité. Des initiatives comme Women in Tech Africa offrent des formations spécifiques pour encourager l’inclusion des femmes dans la technologie.

Le mentorat et le réseautage : Être accompagnée par des professionnelles expérimentées permet de gagner en confiance et en légitimité.

« J’ai eu la chance d’être dirigée par des femmes leaders dans plusieurs agences où j’ai travaillé. Cela m’a montré qu’il était possible de réussir malgré les obstacles », confie Saran Sidibé.

 La visibilité et la communication : De nombreuses femmes compétentes restent dans l’ombre, limitant ainsi leur progression. Oser se positionner, prendre la parole et valoriser son expertise permet de briser ces barrières.

Un impact qui transforme les mentalités

Les femmes qui parviennent à s'imposer dans ces secteurs ne se contentent pas de réussir individuellement : elles changent aussi la perception des rôles de genre dans le milieu professionnel.

« Quand une femme excelle dans un domaine dominé par les hommes, elle devient une référence pour les générations futures », affirme la chercheuse Fatoumata Diarra.

Des figures internationales comme Melanie Perkins, fondatrice de Canva, ou Sheryl Sandberg, ancienne directrice des opérations de Meta, illustrent bien cette transformation. Leur succès prouve qu’il est possible de révolutionner des industries en surmontant les préjugés.

Au Mali, bien que les avancées soient lentes, elles sont réelles. Des initiatives locales encouragent la présence féminine dans la technologie et l’entrepreneuriat. L’ONG Women’s Digital Rights organise régulièrement des ateliers de formation pour initier les jeunes filles aux métiers du numérique.

Les femmes qui choisissent des carrières non traditionnelles ne se contentent pas de briser les stéréotypes elles façonnent un avenir plus inclusif et diversifié.

Pour que cette évolution se poursuive, il est utile que les institutions, les entreprises et la société soutiennent ces parcours atypiques par des politiques d’égalité des chances, des programmes de mentorat et une sensibilisation accrue dès le plus jeune âge.

L’enjeu dépasse la simple question de l’emploi : il s’agit d’un combat pour la justice sociale et l’émancipation économique des femmes, condition essentielle d’un développement durable et équitable.

Aissata Samassekou pour Kalux fm, la voix de l’inclusion

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