Que s'est-il passé à Moura ?
Le gouvernement de transition du Mali a publié un communiqué concernant les évènements de Moura. Une enquête a été ouverte pour faire la lumière sur les allégations de violations des droits humains. Le 9 avril 2022, un transport judiciaire de constat a été effectué par le parquet de Mopti. Les premiers éléments de l'enquête mettent en évidence l'hypothèse d'un affrontement ayant provoqué des morts par projectiles, et le constat que la grande majorité des corps sont des adultes de sexe masculin.
L'intervention militaire des Forces Armées Maliennes (FAMa) a été salutaire et a apporté beaucoup de quiétude à la population, signe que la défaite infligée à la KATIBA MACINA et à ses sponsors étatiques étrangers a permis de les désorganiser durablement. Aucun ressortissant civil de Moura n'a perdu la vie pendant l'opération militaire. Parmi les morts, il n'y avait que des combattants terroristes et toutes les personnes interpellées ont été mises à la disposition de la Gendarmerie de Sévaré.
Une enquête judiciaire a été ouverte sous la responsabilité du pôle judiciaire spécialisé. Le gouvernement est déterminé à faire aboutir cette procédure, dans le respect strict des droits de l'Homme et en toute indépendance. Les délais nécessaires à la manifestation de la vérité doivent être respectés pour préserver l'enquête des influences et manipulations médiatiques et donner le temps aux enquêteurs indépendants de mener leurs analyses et formuler leurs conclusions selon le rythme approprié.
Le gouvernement de la transition a examiné la méthodologie ayant guidé la rédaction du rapport du Haut Commissariat des Nations Unies pour les Droits de l'homme et a appris avec stupeur que la mission d'établissement des faits avait utilisé des satellites au-dessus de Moura pour obtenir des images. En utilisant des satellites pour obtenir des images, sans autorisation et à l'insu des autorités maliennes, la mission d'établissement des faits a effectué une manœuvre clandestine contre la sécurité nationale du Mali. Le gouvernement de la transition a décidé d'ouvrir immédiatement une enquête judiciaire contre la mission d'établissement des faits et ses complices pour espionnage, atteinte à la sûreté extérieure de l'Etat, des crimes réprimés par le code pénal (Art 33 et 35), ainsi que de complot militaire, un crime réprimé par le code de justice militaire (Art 130), sans préjuger de la qualification des autorités judiciaires.
Le gouvernement de la transition rappelle que cette attitude de la mission d'établissement des faits ressemble à un cas d'espionnage de la junte française qui avait placé illégalement un drone au-dessus de la base de Gossi, le 20 avril 2022, pour filmer des cadavres humains, minutieusement prédisposés, dans le but d'accuser les FAMa.
Le gouvernement de la transition est soucieux du respect de la vie et de la dignité humaines, et avait mis en garde contre l'instrumentalisation de la MINUSMA et des Droits de l'Homme dans le dessein de briser la dynamique de la montée en puissance des forces de défense et de sécurité du Mali et de s'opposer aux choix stratégiques du Mali.
Dans ce contexte, il est contradictoire et paradoxal de noter la célérité avec laquelle la mission d'établissement des faits a été mise en place au moment où le Mali portait plainte devant le Conseil de Sécurité des Nations Unies, le 15 août 2022 sur les actes d'agression contre la souveraineté et l'intégrité territoriale d'un Etat membre des Nations Unies par la junte française, avec des preuves de violations flagrantes et répétées de son espace aérien et d'espionnage, pour avoir collecté des renseignements au profit des groupes terroristes opérant dans le Sahel, tout en leur larguant des armes et des munitions.
En conclusion, le gouvernement de la transition du Mali est déterminé à faire toute la lumière sur les évènements de Moura et à respecter les droits de l'Homme, tout en préservant l'indépendance de l'enquête. Tout acte visant à porter atteinte à la sécurité nationale du Mali sera sévèrement réprimé.