Les femmes du Nord sont généralement reconnues à partir de leurs styles vestimentaires et leurs coiffures. Elles ont cette habitude de toujours se faire belles lors des grandes occasions comme les mariages et les baptêmes. Cette beauté se manifeste à travers leurs tresses sublimes et légendaires.
Ornée de tous les côtés en perles, de bijoux en or pur ou en argent doré, les tresses traditionnelles Songhoï sont d’une valeur inestimable pour les femmes du Nord.
Pour elles, ces tresses sont un héritage de leurs ancêtres qui les tiennent aussi des leurs. Elles ne sont pas faites au hasard.
Chaque tresse varie d’une région à une autre et à une signification propre à elle-même. En ce qui concerne la région de Gao, elles suivent tout un processus en fonction de évolution de la jeune fille jusqu’à son mariage et après également.
Il existe plusieurs sortes de tresses traditionnelles Songhoï en rapport avec une situation bien déterminée. Il y’a tout d’abord :
- la première tresse appelée ‘’Naney-Naney’’.
Elle est destinée aux filles dont l’âge est compris entre 2 à 5 ans ou va jusqu’à 7 ans chez certaines communautés. Elle symbolise le bon augure et l’initiation aux bonnes manières.
- ‘’Mangafo djèryèra’’ est la deuxième tresse, qui vient à la phase adolescente de la jeune fille où elle porte cette coiffure bien avant son cycle menstruel. Tant que la jeune fille porte cette tresse, les hommes savent directement que cette dernière n’est pas prête pour un mariage.
- la troisième coiffure s’appelle ‘’Bamba-bamba’’. C’est celle de la nouvelle mariée, qu’elle porte pour rejoindre sa belle-famille.
- Lorsque la jeune mariée accouche, elle change de coiffure et porte ce qu’on appelle ‘’Fatta’’ et/ou ‘’Ko-kara’’. Dans la coiffure de ‘’Ko-kara’’, il est facile de démontrer si le nouveau-né est un garçon ou une fille à travers les tresses qui descendent des deux côtés de la joue. C’est une fille lorsqu’il y a 4 tresses sur la joue et 3 tresses pour un garçon.
Après cette dernière coiffure, la femme est libre de mettre toute autre tresse qu’elle désire. A cette période, les femmes du nord sont toutes amoureuses de deux grandes coiffures fétiches à savoir le ‘’Sounbou’’ et le ‘’Koïra Goffa’’. Ces deux coiffures sont d’origine différente, une de la région de Gao et l’autre de Tombouctou. Elles représentent une sorte de couronne sur la tête de la femme pour symboliser la dignité et l’honneur.
Certaines femmes et familles du nord sont restées attacher à une culture qui dure fort longtemps. Toutefois, les règles de cette tradition ne sont plus respectées avec l’avènement de la culture moderne.
Aminata Diallo